Collection
"NUAGE
ROUGE"
Fondée
en 1991par Olivier Delavault
www.nuagerouge.com
BLACK
ELK
&
RAYMOND
J. DeMALLIE
LE
SIXIEME GRAND-PERE
BLACK
ELK ET LA GRANDE VISION
The
Sixth Grandfather. Black Elk's Teaching Given to John G. Neihardt
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Philippe Sabathé
Préface de J.M.G. LE CLEZIO
Le fameux Elan Noir parle publié aux Editions Le Mail en 1987 - ouvrage issu du best seller mondial américain Black Elk Speaks, William Morrow 1932 - et qui occupe une position prédominante dans l'histoire des publications consacrées aux Indiens d'Amérique du Nord, aucun texte n'est devenu aussi mythique. Mythique du fait de la réputation du Saint Homme, qui dépassa de loin le cadre de la réserve sioux de Pine Ridge, Dakota du Sud, et de l'universalité du message qu'il délivre à l'humanité. Pour la présente édition, le choix de Raymond J. DeMallie fut de reproduire l'intégralité des paroles de Black Elk telles qu'il les conta à John Neihardt. Ce qui devait être une rencontre somme toute conviviale, devint très vite entre Black Elk et l'Américain, une forme de complicité non-dite, quelque chose qui n'a pas encore de nom mais que pressentait - il le dit lui-même - l'homme-médecine.
Comme l'écrit J.M.G. Le Clézio dans sa préface, … La parole de Black Elk ne résulta pas en un essai de plus sur l'ethnologie et l'histoire de la civilisation sioux ; elle devint un message universel destiné à l'humanité ; pour les Indiens, le livre de Black Elk et de John Neihardt devint, comme l'a dit l'écrivain lakota Vine Deloria, la Bible des peuples autochtones d'Amérique du Nord.
En décembre 1863, Black Elk, plus qu'un homme-médecine, fut considéré comme un Saint Homme détenteur d'une Connaissance et de pouvoirs spirituels que seul acquit plus tard son neveu Frank Fools Crow. De sa prime adolescence jusqu'à sa mort en 1950, Black Elk raconte toute sa vie, avec en point d'orgue sa Grande Vision qui eut lieu en 1873 - dont le récit domine la plus grande partie du livre - la bataille de Little Big Horn en 1876, les évènements qui menèrent à la Ghost Dance, au massacre de Wounded Knee et à l'assassinat de Sitting Bull en 1890. Il fait également part de son séjour en Europe, de la vision qu'il eut en Angleterre et enfin son expérience d'homme-médecine au service des siens, jusque dans les années 1940. Avec cette édition, c'est tout un pan inédit de l'histoire des Sioux qui nous est révélé à la fois par Black Elk mais aussi par d'autres intervenants lakotas, comme Standing Bear. L'introduction monumentale de Raymond J. DeMallie, quant à elle, permet au lecteur de saisir avec pertinence les questions ethnographiques, socio-historiques et religieuses soulevées à l'époque et dans l'environnement où vécurent Black Elk et les siens ; à elle seule, elle est devenue un grand classique de l'anthropologie sociale et religieuse appliquées aux Indiens des Plaines.
Le Sixième
Grand-Père - que Black Elk comprend être dans sa Grande
Vision - pour citer à nouveau J.M.G. Le Clézio
«matérialise l'improbable rencontre entre un sage d'un
peuple de sages et l'enthousiasme d'un poète né d'un
monde de folie et de rapine. Ecrit à deux voix, ce livre est
entre l'incantation et l'épopée, entre le conte et la
malédiction. Tour à tour, nous y sentons le souffle de
vengeance des peuples sacrifiés, la ferveur d'un homme
sincère, et la mémoire idyllique de la jeunesse perdue.
Mais l'image qu'il nous laisse, jusqu'à l'obsession, est celle
du visionnaire seul et nu dans son tipi, les cheveux défaits,
pétrifié, dans sa soumission aux forces de l'éternité…
» « Plus d'un siècle plus tard, la parole de Black
Elk est encore vivante, elle nous parle encore, dans notre monde
aveuglé par l'égoïsme et le préjugé.
En l'écoutant aujourd'hui, nous commençons à
rendre justice au peuple des Sioux, meurtri et sublime, toujours
présent ».
Note du directeur de collection
L'HISTOIRE DE BLACK ELK ET DE JOHN NEIHARDT DANS L'EDITION FRANCAISE ET LECTURES COMPLEMENTAIRES
"Le Sixième Grand-Père, est le livre définitif, complet qui rend compte de la totalité du récit de Black Elk, de sa Grande Vision. Précédée d'une préface de J.M.G. Le Clézio et de l'introduction du grand chercheur américain Raymond J. DeMallie, cette publication est le point d'orgue des différentes éditions américaines et françaises du livre de Black Elk et de John Neihardt. La première traduction française date de 1969 et fit connaître l'oeuvre au public sous le titre de Hehaka Sapa (Elan Noir) La Grande Vision. Histoire d'un prophète sioux telle qu'elle a été contée à John Neihardt, (Black Elk Speaks), Villain et Belhomme, Editions Traditionnelles. Très vite épuisée, devenue rarissime, elle fut réimprimée chez Stock en 1977, avec les mêmes appellations d'auteur, sous le titre deElan Noir parle. Mémoires d'un Sioux ou la vie d'un Saint Homme des Sioux oglalas. A son tour indisponible, pendant presque huit ans, l'ouvrage ne fut rendu à la connaissance du public qu'en 1987 grâce aux Editions Le Mail qui le publia sous le même titre. Depuis cette date c'est, en langue française, l'édition et Le livre de référence sur la tradition lakota. A la lecture du présent ouvrage, et notamment dans la préface de J.M.G. Le Clézio et les commentaires de Raymond J. DeMallie, on comprend vite que la publication au Mail doit être lue (ou relue) car on y mesure l'importance capitale qu'elle revêt ainsi que la place prédominante qu'elle occupe dans l'histoire des livres sur, ou par, les Indiens, dans le monde comme dans l'édition française. En parallèle, et DeMallie y fait souvent allusion, il est assez difficile, pour ne pas dire incompréhensible, d'ignorer, de passer à côté du livre d'Hehaka Sapa et de Joseph Epes Brown - qui, auprès du Saint-Homme reprit le flambeau après Neihardt - intitulé The Sacred Pipe et traduit en français chez Payot en 1953 (avec la photographie de Red Cloud en couverture) sous le titre de Les Rites secrets des Indiens Sioux. Epuisé rapidement, ce livre, après une brève existence en Petite Bibliothèque Payot sous le n°263 en 1975, sera réimprimé aux Editions Le Mail en 1987 en même temps que le livre de John Neihardt qu'il est fortement conseillé, pour un meilleur suivi, de lire avant celui d'Epes Brown. Pour information, Raymond DeMallie, dans le présent livre, a répertorié, dans ses notes de bas de page et sa bibliographie en fin de volume, de nombreux d'ouvrages dont certains, et non des moindres, ont été traduits en français. Outre les deux plus importants du Mail cités plus haut, DeMallie se réfère aux publications suivantes :
George E. Hyde, Histoire des Sioux I, le peuple de Red Cloud, Le Rocher collection « Nuage rouge », 1994 ; Histoire des Sioux III, Spotted Tail, même éditeur et collection, 1996. On pourra compléter utilement ces lectures avec le tome II, Histoire des Sioux II, conflits sur les réserves, même éditeur et collection, 1996. Une trilogie augmentée et annotée par le grand spécialiste Daniel Dubois.
De ces deux grands historiens on ajoutera l'indispensable texte de George E. Hyde, Les Premiers peuples des Plaines, Le Rocher « Nuage rouge » 1998. L'ouvrage nous permet d'appréhender le monde indien avant l'arrivée des premiers européens. Il offre une lecture historique, anthropologique et linguistique rigoureuses - issue des meilleurs documents des XVIIè et XVIIIè siècles -, parallèle à la lecture mythologique, révélée par Black Elk et les siens, qui bien souvent établit de surprenantes interactions.
Royal B. Hassrick, Les Sioux, moeurs et coutumes d'une société guerrière, Albin Michel collection « Terre Indienne », 1993.
William K.
Powers, La
Religion des Sioux Oglala et
du même auteur Yuwipi,
un rituel des Sioux Oglala,
présenté par Claude Lévi-Strauss, Le Rocher
collection « Nuage rouge », 1994.
Egalement de
William K. Powers, La
Langue sacrée. Le Discours surnaturel chez les Sioux lakotas,
"Nuage rouge", 2003.
Luther Ours Debout, Souvenirs d'un chef sioux, préfacé par Paul Coze, Payot, 1931, réédité en Petite Bibliothèque Payot en 1980.
Thomas E. Mails, Dallas Chief Eagle, Fools Crow, L'Homme-médecine des Sioux, Fools Crow, (1899-1989) Editions du Rocher collection « Nuage rouge », 1993 ; et la suite avec les paroles posthumes de Frank Fools Crow : Thomas E. Mails, Fools Crow, sagesse et pouvoir, Le Rocher collection « Nuage rouge » 1996.
Mari Sandoz, Crazy Horse, l'homme étrange des Oglalas, Le Rocher collection « Nuage rouge », 1994.
Stanley Vestal, Sitting Bull, chef des Hunkpapas, Le Rocher collection « Nuage rouge », 1992.
A compléter, bien plus qu'utilement, avec les deux ouvrages de Joseph Epes Brown à savoir : L'Héritage spirituel des Indiens d'Amérique, Le Mail 1990, et Animaux de l'âme. Les Animaux sacrés des Sioux oglalas, Le Rocher/Le Mail, 1996. Egalement, de Paul Steinmetz Les Sioux Lakotas, Le Mail, Collection « Spiritualité des Indiens d'Amérique », 1992".
Olivier Delavault
©
Olivier Delavault - Mars 2000.